À la périphérie de Bordeaux, se trouvent des petits
trésors qui bordent la Garonne : les carrelets.
Perchés sur l’eau, ce sont des lieux remplis
de vie et de souvenirs pour leurs propriétaires.

Difficiles d’accès, on ne peut se rendre dans ces cabanes
que par un ponton, fermé par une porte et où l’ensemble
est souvent noyé dans la végétation. À la fois protection,
invitation et entrée, ces passerelles renforcent le contraste
et le mystère des carrelets.

Cette série de diptyques photographiques associe
une image du refuge prise à distance, à l’entrée
du ponton, avec celle d’un détail qui m’a interpellé
et qui évoque l’empreinte du temps sur ces espaces
à la fois habités et secrets. Certaines photographies
ont été réalisées à travers les interstices de la porte
qui ferme le ponton.

Cette rencontre avec ces lieux typiques de la région
m’a donné l’envie d’imaginer mon propre carrelet

  • LES PETITS
    PARADIS
  • Chloé Brousseau
  • […]
Je me souviens… de ce chien avec son propriétaire et des arbres baignant dans l’eau trouble. Je me souviens… de la fraîcheur de cette journée et du bois humide. Je me souviens… du bleu pastel visible depuis la Garonne et de cette partie de belote entre amis. Je me souviens… de ces touffes d’herbes hautes, de la terre boueuse et de ce soleil rayonnant. Je me souviens… de la porte entre-ouverte, de la peur d’entrer et de l’absence de réponse. Je me souviens… de cette matière brute et du silence. Je me souviens… de ce ponton fait de bric et de broc et de l’odeur d’excréments. Je me souviens… de ce jaune éclatant, de ces inscriptions aux murs et de ce bien être qui m’a envahie. Je me souviens… de ce ponton. Je me souviendrai… du soleil sur la terrasse, des soirées entre amis et du calme.